898770734.JPGEtat d'esprit du 12 mai 2008

 Comment je vais réaliser un désir au moins aussi ardent qu'incongru.

Depuis l'avènement de la télé-réalité, marqué par l'apparition sur nos écrans de la splendide abrutie congénitale que sa môman surnommait "miettes" parce que ses gros nichons l'empêchaient d'essuyer la table correctement, j'entretiens en secret le rêve absurde d'entrer dans une maison entourée d'un certain nombre de personnes, de caméras et de toutes ces attentions qui font que tu es une star en devenir.

Parce que j'ai toujours trouvé très attirante l'idée d'être une star en devenir, et encore plus attirante l'idée de le devenir en restant allongée au soleil à faire croire au monde que je suis une personne foudroyante de drôlitude. Mais pas que. C'est aussi, et surtout pour entrer dans l'histoire de la casserole télévisuelle, en inscrivant mon désormais célèbre "Coucher pour réussir c'est toujours un bon moyen de coucher"* dans le quid des plus inoubliables aphorismes que nous ont offert les différents remugles de ces divertissements télévisuels.

Je nous voyais déjà, ma pensée fulgurante et moi-même, trônant aux côtés des sentences inoubliables des plus grands, des plus petits et dorénavant des plus gros, donc, juste entre "ah bah le plat il a tombé" et "tu les emmerde avec un grand A", faisant la joie des enfants de la télé.

Il va sans dire que mon infaillible plan media avait omis certains détails de poids, de soupe-au-laitisme et de tonalité vocale qui font que je suis une personne très calme, sauf la plupart du temps, en vérité.

Ceci explique sans doute que ma première réaction lorsque je fus contactée pour participer à la première opération de web-réalité fut "oh mais bien sûr que vous pouvez m'appeler pour m'en parler, mais pas le matin, merci".

Cependant, succombant aux sirènes de la médiatisation, briguant moi aussi mes 15 minutes de gloires assignées par le Dieu Warhol, j'acceptai, non sans prévenir ma formidable interlocutrice que tout cela pouvait finir en bain de sang.

C'est pourquoi vous pourrez bientôt m'apercevoir dans la maison du lapin, entourée de 34 autres blogueurs, et ce pendant 35 heures (où l'on s'aperçoit que la jeunesse actuelle se moque bien des objectifs de la loi Aubry : se reposer plus pour gagner plus d'agios sur ton compte en banque).

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Tous les jours, une nouvelle vidéo
vous présente les blogueurs invités dans la maison.
La mienne ayant été censurée pour d'évidentes raisons capillaires, vous ne la verrez pas.
Et ce n'est pas moi qui chante Poupine et Thierry avec la voix d'une couscoussière en fin de vie.

Le but de l'opération étant de rester éveillée pendant 35 heures, je peux facilement prédire une heure ou deux de sympathie souriante, quelques  cabrioles verbales, une touche de ce rire inimitable qui fait groin groin, savamments distillé grâce à mes copines présentes, un soupçon d'animation et enfin, une lente descente aux enfers allant du silence hébété au panneau "ne mets pas ton visage près de la Fanny, tu risque de te faire pincer très fort" et s'il me reste un soupçon d'humour, j'illustrerai la chose avec un petit lapin se faisant bouffer la tronche de même que ces connards de la RATP ne se sont pas gênés pour traumatiser toute une génération. Le tout entrecoupé de longues disparition où j'invoquerai une terrible gastro pour aller ronquer en douce dans les toilettes du lieu, et l'affaire sera conclue, je pourrai m'en retourner à mon anonysme (et pourquoi pas à mon onanisme aussi) chargée d'une amertume diffuse que j'irai noyer dans le civet de ma grand-mère.

 

Rendez-vous vendredi 16 mai à minuit. 

 

* j'ai parié que je le mettrais dans toutes mes notes jusqu'à son EVENEment.

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